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Les acteurs clés œuvrant pour la protection contre les Violences basées sur le genre (VBG) ont procédé, ce vendredi 24 juin 2022, à la pré validation du rapport provisoire de l’étude sur les VBG au Bénin. L’atelier de pré validation dudit rapport a été organisé par l’Observatoire de la famille, de la femme et de l’enfant (Offe) les 23 et 24 juin 2022 à Ouidah grâce à l’appui financier et technique de l’Ambassade des Pays-Bas à travers EngenderHealth.
Commanditée par le Ministère des affaires sociales et de la microfinance (Masm) sous la conduite de l’Observatoire de la famille, de la femme et de l’enfant (Offe), l’étude sur les violences basées sur le genre fournit des données actualisées, sur l’ampleur, les manifestations et les conséquences du phénomène afin d’améliorer les stratégies de lutte contre les VBG dans tous les départements du Bénin.
En réunissant à Ouidah les 23 et 24 juin dernier les acteurs de protection contre les VGB du Masm, des CIPEC, de l’OCPM et les représentants des partenaires techniques et financiers (UNFPA, PNUD, CUSO, CARE, Plan Bénin, Ambassade des Pays-Bas, Affaires Canada), et ceux des Organisations de la société civile, l’Offe a donné l’occasion aux consultants de présenter à l’assistance le rapport provisoire de l’étude et a permis par la même occasion aux participants de mieux cerner le contexte global de réalisation de l’étude, la méthodologie, les principaux résultats obtenus et les recommandations en vue de son amélioration pour une lutte beaucoup plus efficace contre ce phénomène dans notre pays.
Temps forts de l’atelier
Dans leur présentation, les consultants ont fait observé que « 47% des garçons sont victimes de VBG contre 44% de filles parmi les enfants âgés de 3 à 14 ans et 55% de victimes parmi les hommes contre 59% de femmes dans le rang des 15 ans et plus.
« Ces données comparées à celles de 2009, on note un changement dans le niveau de certains indicateurs mais le phénomène persiste et on enregistre son développement à travers de nouveaux canaux notamment les technologies de l’information et de la communication », ont-ils indiqué.
Le phénomène trouve son fondement dans les facteurs socio-démographiques et socioculturels.
« L’âge, le niveau d’instruction, l’appartenance ethnique, la religion, le milieu de résidence, le département et le statut dans le ménage ont chacun, un effet propre dans les risques de VBG parmi les 3 ans ou plus au Bénin. Les adolescents et jeunes (10-24 ans), les personnes sans instruction, les adeptes de la religion, les épouses/époux des chefs de ménage, les enfants du chef de ménage et dans une certaine mesure les parents du chef de ménage et les autres membres du ménage courent plus de risque de connaître les violences basées sur le genre. Les risques de VBG sont aussi plus élevés en milieu rural et dans les départements de l’Alibori, l’Atacora, la Donga et dans le Zou », a souligné l’équipe de consultants.
Il urge donc de prendre la question des VBG à bras le corps pour protéger les victimes. C’est pourquoi, dans son discours d’ouverture des travaux, le Directeur de cabinet du Masm, représentant la ministre a, en évoquant les lourdes conséquences des VBG sur les victimes et les limites de l’étude de 2009 dans le contexte actuel, appelé les acteurs à participer activement aux travaux de l’étude du document.
« L’initiative de cette étude va contribuer à renforcer les efforts déployés par le gouvernement du Bénin dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre. Au regard des conséquences désastreuses de ce fléau, il est important de prendre cette question à bras le corps dans l’espoir de voir disparaître progressivement ce phénomène », a exhorté M. Yessoufou Bamisso Yolou.
Dans son message à l’endroit des participants et des Ptfs, le Directeur général de l’Offe a indiqué que « le suivi technique de cette étude a été organisé par l’Observatoire pour assurer la qualité des résultats de la méthodologie au traitement en passant par la collecte des données sur le terrain ». Selon M. Nassirou Kassoumou Hararou, ce suivi a permis aux consultants de prendre en compte aussi bien les observations du comité de pilotage que les orientations du Conseil national de la statistique en vue d’une bonne qualité des résultats présentés par les consultants au cours de l’atelier de pré validation.
Mme Marie Veillon, représentante de l’Ambassade de France, chef de file du groupe des Partenaires techniques et financiers Genre et Protection Sociale, évoquant les enjeux de cette rencontre a observé que « les dernières études statistiques sur les violences faites aux femmes et aux filles datent de plus de 10 ans et depuis lors le phénomène a sans doute évolué tant dans son ampleur que dans ses manifestations ». Il est donc nécessaire, selon elle, d’actualiser les connaissances sur la question.
« Cet atelier est le résultat d’une démarche enclenchée depuis plusieurs mois et qui va permettre d’apporter des éclairages sur l’ampleur et la nature des violences basées sur le Genre », s’est-elle réjouie.
Mme Veillon rassure le gouvernement de l’entière disponibilité des Ptfs à soutenir les efforts de protection des personnes vulnérables notamment les filles et les femmes pour la promotion des droits humains.
Après la présentation de la synthèse du rapport qui a suscité de riches débats, les participants ont fait des observations et des propositions pour améliorer le document.
Pour Mme Olivia Diogo, le rapport de la présente étude sera un document de base pour tous. Elle a remercié le ministère à travers l’Offe pour avoir initié cette étude.
Le Dg Offe a exprimé sa satisfaction de la tenue de cet atelier de pré validation et surtout les Ptfs pour leurs contributions aux travaux de pré validation du rapport. Il a remercié particulièrement l’Ambassade des Pays-Bas et EngerdenHealth pour leur spontanéité et flexibilité à l’accompagnement de ce processus d’étude.
Dans son mot de clôture de l’atelier, le Directeur adjoint de cabinet a également, après avoir remercié les Ptfs pour leur appui constant, félicité au nom du cabinet tous les participants pour la qualité des échanges. Il a souhaité que les échanges soient poursuivis pour améliorer le contenu du rapport étudié. Les recommandations issues des travaux vont permettre d’améliorer le contenu du document final en vue de sa validation pour permettre aux autorités de prendre des décisions idoines pour une réduction considérable des VBG au Bénin.
Présidés par M. Yessoufou Bamisso Yolou, Directeur adjoint de cabinet du ministre, les travaux de l’atelier ont pris fin sur une note de satisfaction.
Juliette MITONHOUN
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