Le Bénin sous la période révolutionnaire a été marqué par trois grands évènements enregistrés un 30 novembre. Il s’agit de 30 novembre 1972, 30 novembre 1974, et 30 novembre 1975. Ces trois dates forment dans l’histoire politique de la période révolutionnaire du pays ce qui est communément désigné sous la dénomination de « trois glorieuses ».
En effet, le 26 octobre 1972, un coup d’Etat militaire est intervenu et a mis fin au régime civil. Dans leur volonté de redresser le pays, les militaires, maîtres des lieux ont mis sur pied deux commissions chargées de lui proposer dans les meilleurs délais, un programme politique, économique, financier, social et culturel.
Le travail fait, le fruit de la réflexion a été solennellement présenté, jeudi 30 novembre, par le chef de l’Etat, le chef de bataillon, Mathieu Kérékou. Au palais de la République, devant une salle comble, et dans une déclaration radiodiffusée en direct, le nouveau chef de l’Etat présente à la nation le programme qu’entendent désormais suivre les promoteurs de la Révolution du 26 octobre 1972. Ainsi naquit le « Discours programme de politique nouvelle et d’indépendance nationale ». Le nouvel homme fort qu’on connaissait pour ses longs discours avait d’une voix imposante demandé à ses concitoyens de : « compter d’abord sur nos propres forces, sur nos propres ressources, sur l’initiative créatrice des larges masses dans notre lutte pour nous libérer de la domination étrangère pour développer notre économie, et pour donner à notre peuple la dignité et la personnalité d’un peuple libre ». C’était en tout cas un message, qui présentait trois grands axes : d’abord la réorganisation de toute la structure économique, culturelle et sociale du pays dans le sens d’une libération de la domination étrangère, d’une éradication de la corruption, de la concussion et du népotisme, et d’une plus grande efficacité. Puis, l’affermissement de l’autorité de l’Etat, et enfin le développement des relations extérieures du pays avec le reste du monde sans discrimination, sur la base du respect de la souveraineté nationale, de l’égalité et de l’avantage réciproque.
Cet énoncé aussi simple soit-il, montre aussi bien l’immensité que la complexité de la tâche qui incombe au Gouvernement militaire révolutionnaire (GMR). Lequel a par ailleurs indiqué que pour y faire face, il faudra agir simultanément dans tous les domaines : monde rural, industrie, commerce et finances, assainissement financier, éducation et formation des cadres, santé et affaires sociales, administration, politique extérieure.
Par Sabin LOUMEDJINON
Le Bénin sous la période révolutionnaire a été marqué par trois grands évènements enregistrés un 30 novembre. Il s’agit de 30 novembre 1972, 30 novembre 1974, et 30 novembre 1975. Ces trois dates forment dans l’histoire politique de la période révolutionnaire du pays ce qui est communément désigné sous la dénomination de « trois glorieuses ».En effet, le 26 octobre 1972, un coup d’Etat militaire est intervenu et a mis fin au régime civil. Dans leur volonté de redresser le pays, les militaires, maîtres des lieux ont mis sur pied deux commissions chargées de lui proposer dans les meilleurs délais, un programme politique, économique, financier, social et culturel. Le travail fait, le fruit de la réflexion a été solennellement présenté, jeudi 30 novembre, par le chef de l’Etat, le chef de bataillon, Mathieu Kérékou. Au palais de la République, devant une salle comble, et dans une déclaration radiodiffusée en direct, le nouveau chef de l’Etat présente à la nation le programme qu’entendent désormais suivre les promoteurs de la Révolution du 26 octobre 1972. Ainsi naquit le « Discours programme de politique nouvelle et d’indépendance nationale ». Le nouvel homme fort qu’on connaissait pour ses longs discours avait d’une voix imposante demandé à ses concitoyens de : « compter d’abord sur nos propres forces, sur nos propres ressources, sur l’initiative créatrice des larges masses dans notre lutte pour nous libérer de la domination étrangère pour développer notre économie, et pour donner à notre peuple la dignité et la personnalité d’un peuple libre ». C’était en tout cas un message, qui présentait trois grands axes : d’abord la réorganisation de toute la structure économique, culturelle et sociale du pays dans le sens d’une libération de la domination étrangère, d’une éradication de la corruption, de la concussion et du népotisme, et d’une plus grande efficacité. Puis, l’affermissement de l’autorité de l’Etat, et enfin le développement des relations extérieures du pays avec le reste du monde sans discrimination, sur la base du respect de la souveraineté nationale, de l’égalité et de l’avantage réciproque. Cet énoncé aussi simple soit-il, montre aussi bien l’immensité que la complexité de la tâche qui incombe au Gouvernement militaire révolutionnaire (GMR). Lequel a par ailleurs indiqué que pour y faire face, il faudra agir simultanément dans tous les domaines : monde rural, industrie, commerce et finances, assainissement financier, éducation et formation des cadres, santé et affaires sociales, administration, politique extérieure.
Nouvelle idéologie…
Le samedi 30 novembre 1974 ; deuxième anniversaire de ce discours, alors que chacun attendait le GMR sur le bilan exhaustif de l’action gouvernementale au cours des deux années écoulées, il a choisi plutôt de définir une ligne d’action philosophique qui guidera désormais le peuple dahoméen dans sa manière de penser et dans sa manière de vivre : la philosophie et le guide de cette action révolutionnaire, c’est le marxisme-léninisme.C’est officiellement proclamé et de façon solennelle que « la société nouvelle où il fera bon vivre pour chaque Dahoméen et pour chaque Dahoméenne sera une société socialiste ». Il s’agit donc d’une nouvelle société qui s’oppose à l’exploitation de l’homme par l’homme. Elle s’oppose également à l’idéologie coloniale, à l’idéologie néocoloniale. En effet, pour les révolutionnaires de l’époque, il n’est pas possible de conduire la Révolution en ayant recours à une idéologie fondée sur l’exploitation de l’homme par l’homme, sur le racisme, sur l’obscurantisme, l’injustice et la mystification. Ce sont des idéologies esclavagistes, féodales, coloniale et néo-coloniale qui se ramènent à une seule et même idéologie, celle de l’oppression et de l’exploitation de l’homme par l’homme, soutiennent-ils.Avec cette nouvelle orientation, chaque citoyen est donc édifié et informé que la seule voie du développement historiquement juste pour le peuple est la voie socialiste de développement et c’est dans cette voie que la Révolution dahoméenne s’engage irréversiblement. Convaincue qu’elle est que « hors de cette voie, il n’y a aucune possibilité pour le Dahomey d’un développement rapide dans la dignité et dans l’indépendance nationale, le marxisme-léninisme se veut donc être une philosophie. Un guide pour l’action révolutionnaire, un instrument d’analyse scientifique, une méthode rationnelle de travail, une ligne de conduite exemplaire dans la vie sociale quotidienne, qui vise essentiellement à libérer les masses populaires de toutes les idéologies réactionnaires et de leurs manifestes sous toutes les formes ».
Et la République populaire du Bénin naquit un 30 novembre !
Dimanche 30 novembre 1975. Encore une date. Ce jour, dans un « important » message à la Nation, radiodiffusé depuis la Place de l’indépendance à Cotonou, le président Mathieu Kérékou annonce le triple évènement : le changement du nom Dahomey et la naissance de la République populaire du Bénin, la création de son parti : le Parti de la révolution populaire du Bénin (PRPB). Puis, de nouvelles couleurs nationales. Désormais, les nouvelles couleurs nationales sont : le vert frappé d’une étoile rouge à cinq branches régulières dans l’angle supérieure gauche.A Cotonou, l’évènement a été salué par 21 coups de canon et par un gigantesque défilé militaire et populaire de plus de deux heures d’horloge sur le boulevard de la Marina. Des manifestations analogues se sont déroulées à l’intérieur du pays. Elles se terminent par des motions de soutien au GMR.De nombreux observateurs à l’époque ont estimé que le nouveau parti (PRPB) qui venait de naître, est « un parti de type nouveau. Un précieux instrument de combat qui ne peut en aucun cas s’assimiler aux clubs électoraux qui ont divisé et déchiré notre pays à des fins désormais connues », indiquent les caciques du pouvoir. Ainsi « le PRPB ne peut que faciliter, à ce stade de développement de notre Révolution, l’encadrement scientifique de notre peuple, en vue de l’élévation de sa conscience de classe, en vue de sa mobilisation et de son organisation », estiment-ils. Le PRPB est donc un parti de classe. Puisqu’il s’agit désormais de « liquider totalement l’ancienne politique à travers les hommes, les structures et l’idéologie qui la portent et ce, dans le cadre de l’application conséquente, continue et harmonieuse d’indépendance », a réaffirmé le grand camarade de lutte, le président Mathieu Kérékou. Avant de s’essouffler, la Révolution populaire a fait son temps avec beaucoup de bons points mais également de mauvais à son actif.Pour s’en débarrasser, le peuple béninois a fini par faire l’option de la démocratie. C’est elle qui court depuis l’historique conférence des Forces vives de la nation en 1990.
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