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La Fondation Zinsou à Ouidah abrite les œuvres de plusieurs artistes nationaux et internationaux dans le cadre de l’exposition collective Dig Where You Stand – From Coast to Coast. Le vernissage a eu lieu, samedi 28 septembre 2024.
Une véritable immersion dans l’histoire africaine à travers des séries d’œuvres exposées à la Fondation Zinsou à Ouidah. C’est dans le cadre de l’exposition collective Dig Where You Stand – From Coast to Coast initiée par Azu Nwagbogu, fondateur de l’African Artists’ Foundation (AAF). Lancée en 2022, l’exposition parcourt les villes côtières africaines en mettant l’accent sur les villes ayant des « points de non-retour » et se concentre sur les thèmes tels que la décolonisation, la restitution et le rapatriement. Le Bénin accueille l’exposition après le Ghana, le Togo et le Portugal.
Selon Delali Ayivi commissaire de l’exposition, la ville de Ouidah a été retenue en raison de son histoire particulière. L’exposition poursuit-il a pour but de comprendre notre histoire et de créer des œuvres autour de l’histoire africaine. « Grâce à la Fondation Zinsou, on expose les œuvres des artistes africaines qui travaillent autour de la condition africaine », a-t-elle indiqué.
La Fondation Zinsou accueille les œuvres de plusieurs artistes dont entre autres Charbel Koffi (Bénin), Dodji Efoui (Togo), Kapwami Kiwanga (France-Canada), Joana Choumali (Côte d’Ivoire), Bayeté Ross Smith (Amérique) Silvia Rosi (Italie-Togo), Bruno & Brice Zountounnou (Bénin), Kwami Da Costa (Togo), MAR+VIN (Brésil) Nedia Were (Kenya) et Roméo Mivekannin (Bénin) etc.
Parmi les œuvres phares, celle de l’artiste togolais Dodji Efoui intitulée ‘’Agaman’’ attire l’attention. Dans les légendes africaines, informe-t-il, ‘’Agaman’’ (le caméléon), est considéré comme une entité capable de s’adapter dans n’importe quelle situation. « Mon œuvre, c’est une réunion au cours de laquelle les convives sont appelés à prendre des décisions qui vont impacter l’histoire. A un moment, nous devons remettre en question nos paradigmes parce que l’Afrique souffre de beaucoup de maux et nous devons changer de mentalité et conscience », a expliqué l’artiste pluridisciplinaire.
A travers sa série Teacher Don’t Teach Me Nonsense, l’artiste italo-togolaise Silvia Rosi aborde les implications du colonialisme sur la langue et l’identité. A l’en croire son travail fait suite à son voyage au Togo pour apprendre ’Ewe et le Mina (principales langues locales utilisées par les Allemands pour évangéliser le pays et ensuite interdites pendant l’ère coloniale française). Elle combine la photographie, et les images animées pour parler de son héritage familial et de son identité culturelle. Silvia Rosi invite chaque individu à redécouvrir la langue maternelle de sa famille.
Quant à l’artiste multidimensionnel béninois, Charbel Koffi Coffi, il appelle à un retour aux racines, à une réappropriation des valeurs et des traditions. « J’ai nommé cette série réconciliation cultuelle parce qu’on parle de la perte de l’identité. Ce qui cause la perte de l’identité selon moi, c’est les conflits culturels », a expliqué Charbel Coffi. Pour l’artiste, sans une réconciliation, les générations futures risquent de perdre le lien avec leur héritage culturel. « Le plus important ce n’est pas de venir visiter ou acheter une œuvre pour aller décorer sa maison mais c’est de tenir compte du message et agir dans ce sens-là », a ajouté l’artiste.
L’exposition collective Dig Where You Stand constitue une plateforme d’expression des talents africains à travers une diversité de médiums, d’esthétiques et de techniques ; peinture, sculpture, photographies et installations. Au-delà de la beauté des œuvres, cette exposition met en lumière les défis identitaires, culturels et historiques auxquels le continent fait face.
Dig Where You Stand est ouverte au public jusqu’au 1er décembre 2024 à Ouidah (Fondation Zinsou) et à Cotonou (Les Ateliers Coffi, Fondation Zinsou-Le Lab).
Akpédjé Ayosso
Quelques œuvres