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L’homme qui a le plus marqué la dernière décennie du football béninois vient d’être évincé. Anjorin Moucharaf n’est plus le président de la fédération béninoise de football. Mais il se sera accroché jusqu’à la dernière seconde. Il a lutté jusqu’à son dernier souffle pour rester aux commandes du sport roi béninois. Hélas ! Toute gloire a une fin.
Avant cette descente aux enfers, tout doucement, il a gravi les échelons du football national pour finalement se hisser à sa cime, avant de faire une incursion fulgurante à la Caf pour prendre enfin les couloirs de la Fifa après avoir mis dans sa poche l’Ufoa (Union ouest africaine de football).
Pour en être là, il dû piétiner les intérêts des amis, des proches et briser des carrières, des rêves, des désirs… Martin Adjagdo qui était presque son parrain à la fédération ne s’en revient pas jusqu’aujourd’hui. Après quatre années de collaboration, il va à l’assaut du fauteuil de celui qui l’a coopté dans le football béninois après une exclusion à vie de toute activité du football par la FBF de feu Moucharaf Gbadammassi. c’était en l’an 2001.
En 2005 Moucharaf Anjorin bat Martin Adjagodo dans une élection irrégulière mais reconnue par les instances du footbal. Lartin Adjagodo a du précipiter sa retraite et quitter le milieu du football. Par la suite, les « frères Didavi » ont été sa cible quatre années après lorsqu’il devait mettre son mandat en jeu.
Au moment où tout le monde le voyait à terre, l’homme a pu réunir de nouvelles énergies de ses tréfonds pour se métamorphoser. Il va chercher un allié de poids et de rang. Sébastien Ajavon est le nouveau nom que tout le monde sportif apprend à connaitre, un homme aimé des Béninois et grand opérateur économique.
Le mariage a duré 18 mois à partir d’aout 2009. Le richissime homme d’affaire est chassé comme un cafard par le rusé Anjorin Moucharaf. L’opérateur économique a laissé beaucoup de poils dans ce dossier. On dit qu’il a mis plus du milliard dans la crise née le 20 décembre 2010. Il ferme les portes du centre de formation de référence du pays. Le Cifas (Centre international de formation Ajavon Sébastien) met dehors ses pensionnaires, les employés… Le bras de fer entre Ajavon-Anjorin a connu son paroxysme avec l’incarcération du président de la fédération en aout 2011. On reproche à l’homme d’avoir mal géré 350 millions de sponsoring d’un opérateur Gsm du pays des Ecureuils.
Les férus du cuir rond pensaient que l’homme va croupir en prison. Il mise sur ses relations et sort contre toute attente. Il retrouve son fauteuil et s’impose à tous à nouveau. Les décisions s’entassaient, il est acculé de toutes parts. Mais il ne rompt pas. Il s’accroche. Il compte sur ses alliés qui sont à la Fifa et à la Caf. Il terrorise et entraineurs et joueurs et dirigeants. Tout le monde le craint. Il retire le brassard de capitaine des Ecureuils à Chrysostome Damien et le remet à stéphane Sessègnon.
Il a oublié qu’en 2003, il avait dit que de son vivant, le néo capitaine des Ecureuils ne portera jamais la tunique jaune. Parlant du maillot des Ecureuils, personne ne peut dire la nature du contrat qui lie l’équipementier et le Bénin.
L’homme qui avait été radié par Gbadamassi Moucharafou du football béninois a régné sans partage sur le football béninois pendant des années. Il a posé des actes tous azimuts comme s’il n’allait plus jamais céder son fauteuil.
En résumé, Anjorin Moucharaf a pillé le football béninois par sa gestion cavalière. On n’oubliera jamais la façon dont les championnats étaient organisés, les matches des Ecureuils étaient gérés, les sanctions contre des joueurs, la dissolution du Onze national le 03 février 2010… C’est un homme à controverse qui s’en va. Il a été chassé comme il sait le faire.
Pour partir, il a encore sorti une carte : une passation de service par exploit d’huissier.
Exceptionnel Anjorin Moucharaf. Sa nouvelle trouvaille consiste à mettre en branle son réseau à la Fifa à travers des fax menaçant le Bénin de suspension des compétitions internationales. Pour ce faire , il comunique dans les journaux pour entretenir la psychose au sein de l’opinion publique.
Cependant, il oublié que les fax de la Fifa ne sont que de simples courriers administratifs à caractère informatif. Seule l’assemblée générale pourra sanctionner le Bénin. Là encore ; Anjorin Moucharaf abuse de la naïveté des béninois.Celui qui a inscrit au portail de son domicile Fifa House, n’a d’autres activités que le football. Sans être agent de joueurs, il parvient à naturaliser les joueurs nigérians et à leur trouver un club en Europe.
C’est parfois lui qui indique la liste des joueurs à sélectionner en Equipe nationale. Mieux, sa gestion des subventions de la Fifa à la FBF laisse à désirer. Le cas le plus ahurissant est celui du projet Goal. Un projet d’environ cinq cent ( 500) millions de francs de Cfa qui devrait doter les communes d’Abomey et de Missérété de centres de formation de jeunes. Plus de six ans après, les sites prévus pour abriter ces infrastructures sont toujours en chantier. A Abomey, c’est le campus universitaire qui occupe les locaux actuellement. A Avrankou, n’en parlons plus. Et pourtant, selon les rapports des missions que la Fifa dépêche au Bénin, tout est ok.
Ainsi, se présente de façon sommaire, l’état du football béninois sous Moucharaf Anjorin.
Nous y reviendrons
Judicael ZOHOUN
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