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Comme annoncé par la presse, l’ancien Conseiller à la présidence de la République était au Tpi de Cotonou. Il a été entendu par une équipe de juges dirigée par le président du Tribunal, Gilbert Togbonon. Mais ce n’est qu’une première comparution car le procès a été reporté. Me Lionel Agbo doit se présenter de nouveau devant le Tpi le 17 octobre prochain au sujet de ses propos qui traitent l’entourage du chef de l’Etat de « mouillé » et le 24 du même mois pour répondre de ses déclarations à l’endroit du président de la République. Ainsi a en décidé le juge Gilbert Togbonon.
Sérénité de Me Agbo… des populations mobilisées
Au tribunal hier, Me Lionel Agbo inculpé pour avoir tenu des propos jugés diffamatoires contre la présidence de la République, n’a rien perdu de sa verve. A la barre, il a gardé toute sa sérénité et compte également sur le collège d’avocats (une vingtaine) dont Me Joseph Djogbénou pour faire face à cette épreuve. L’ancien Conseiller à la présidence n’a pas perdu son sourire face à la partie plaignante représentée par cinq avocats dirigés par Me Kato Attita. Au cours de la séance, après les formalités d’usage, Me Joseph Djogbénou déclare que les reproches faits à son client et qui s’appuient sur son statut ne sont pas soutenus.
A l’en croire, les correspondances envoyées au tribunal signées de Me Kato Attita ne peuvent être maintenus en l’état car Me Agbo est avocat. Son statut mériterait donc une procédure spéciale. Par conséquent, Me Djogbénou et tout le collège d’avocat ont soulevé l’exception d’inconstitutionnalité en vertu de toutes les dispositions de la Constitution et de la loi sur le barreau.
Dans la même optique, ils demandent le renvoi de la séance. Une demande formulée également par la partie demanderesse
Selon Me Djogbénou, on veut juger quelqu’un pour ses opinions. Mais il faudrait qu’on le fasse dans les règles de l’art et de la procédure. Le dossier ne peut pas être retenu en cet état. Je soulève l’exception d’inconstitutionnalité. En vertu de toutes les dispositions de la Constitution au motif que les droits de la défense sont violés. Et de la loi sur le barreau de Cotonou
Au terme de cete audience quelques personnalités ont fait des déclarations à la presse
Extrait des propos de leaders syndicaux
Le Secrétaire général de la Fesyntra-Finances, Laurent Mètongnon
« Mes premières impressions sont bonnes dans la mesure où on a vu le peuple sortir pour soutenir non pas Me Lionel Agbo parce qu’à travers Me Lionel Agbo, c’est la sauvegarde des acquis démocratiques.
Et nul n’a droit de laisser ces acquis grignoter par n’importe quel pouvoir. Je pense qu’aujourd’hui dans notre pays, nous nous sommes déjà battus. Des gens sont morts. Des gens portent également des séquelles pour que la démocratie soit une effectivité dans notre pays. Je pense que la préservation du droit de parler est la meilleure façon de lutter pour les acquis démocratiques »
Le Secrétaire général de la Csa-Bénin, Dieudonné Lokossou
« La loi sur la corruption dit que c’est celui qui est accusé et convaincu de corruption et le corrupteur qui doivent se présenter. Maintenant que quelqu’un a dit que les gens prennent de l’argent, elle doit s’appliquer. Et il y a une illustration dans le discours du Chef de l’Etat. Il a dit que les mallettes circulent et il a cité même un nom. Les milliards circulent entre les institutions. L’autre n’a fait que relayer des faits. Alors, je suis surpris que les textes à ce niveau soient violés, que ceux qui ont pris des centaines de millions ne soient pas cités et que ce soit un innocent qu’on vient immoler au Palais de justice.
C’est pourquoi notre soutien moral est fort….Ce n’est pas celui qui doit être cité qui est venu ici. Donc, moi je suis très déçu…. Le procès a été renvoyé. Mais nous serons toujours aux côtés de notre ami Me Agbo »
Le Secrétaire général de la Cstb, Gaston Azoua
« Pourquoi tant de policiers, militaires dans un tribunal, un lieu public où le peuple est appelé à venir s’éduquer, écouter comment on plaide. Personne ne peut venir ici. Il faut craindre que d’ici là, nous tombions dans une République bananière. »
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