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Mgr Antoine Ganyé, Yayi et la Conférence épiscopale




L’adresse de l’Archevêque de Cotonou, Mgr Antoine Ganyé au cours de la célébration eucharistique dimanche 6 avril 2014 dans le cadre de l’an 8 de la gouvernance Yayi tranche avec les habitudes du Clergé dans son ensemble. Le président de la Conférence épiscopale du Bénin a renié le message du 15 août 2013 adressé par sa congrégation sous forme d’appel pressant aux citoyens et citoyennes au sujet du malaise politique actuel et la révision de la Constitution.

Mgr Antoine Ganyé est-il déconnecté ? Ne sait-il pas ce qui se passe dans le pays ? Le Prélat s’est permis de jouer à l’enfant de chœur du chef de l’Etat à un moment où le Bénin vit dans un climat de fortes tensions, de divisions internes, de clivages de toutes sortes et surtout de malaise profond. Comme un laudateur du roi, Mgr Antoine Ganyé a glorifié Yayi Boni comme son seigneur, dont il est serviteur. Refusant d’entendre les appels à l’unité et au dialogue lancés par les Forces vives de la Nation, y compris ceux de l’Eglise catholique (appel pressant du 15 août 2013, l’adresse du pape Benoît XVI du 19 novembre 2011), Yayi Boni ne mérite pas autant d’éloges de la part d’une si grande autorité morale. Alors que dans une démarche citoyenne, la Conférence épiscopale s’est adressée aux communautés chrétiennes, aux citoyens, aux acteurs politiques et animateurs de la Société civile dans un message du 15 août 2013 pour les exhorter à l’espérance face au climat politique tendu dont voici des extraits « Qu’il nous souvienne que Benoît XVI, lors de sa visite au Bénin, déclarait au Palais présidentiel le 19 novembre 2011 : « La personne humaine… veut vivre dignement ; … elle veut être respectée ; elle revendique une gouvernance limpide qui ne confonde pas l’intérêt privé avec l’intérêt général, et plus que tout, elle veut la paix et la justice. En ce moment, il y a trop de scandales et d’injustices, trop de corruption et d’avidité, trop de mépris et de mensonges, trop de violences qui conduisent à la misère et à la mort ». Qui oserait dire qu’un tel diagnostic ne correspond pas au marasme politique et économique qui nous frappe actuellement de plein fouet et qui nous aurait relégués parmi les pays les plus pauvres du continent et du monde ? N’est-ce pas le moment propice d’en prendre vraiment conscience pour nous remettre sérieusement en cause et nous donner les moyens de sortir de ce drame ? Telle était la position de l’Eglise, il y a moins d’un an. En ce moment, le chef de l’Etat s’est senti toucher et s’est empressé de répondre à l’Eglise le 16 août, c’est-à-dire le lendemain de la publication de l’adresse des Evêques. Inutile de s’y attarder. Tenons nous en à la réplique de l’Archevêque de Cotonou dans une correspondance du 28 août. « La vérité, c’est qu’aucun élément de notre Message n’a été écrit « sur la base d’informations non fondées » (p. 5 de votre lettre). Et puis, a-t-on vraiment besoin d’informations scientifiques pour observer ce qui se passe ? Notre Eglise catholique dispose de démembrements en diocèses, en paroisses, en stations secondaires, etc. qui constituent autant de sources d’informations qui lui sont propres. De plus, comme nous l’avons souligné : « avant de parler, nous avons pris le temps d’observer, d’écouter les uns et les autres, en silence, dans la prière et la méditation » et de poursuivre : « La vérité, c’est que le qualificatif « douteux » des empoisonnements et complots qui vous a particulièrement peiné, Monsieur le Président, ne fait que traduire une certaine opinion publique sur ce dossier, et qui, avec les contestations d’arrestations et d’incarcérations, porte précisément atteinte à l’image extérieure de notre Pays. Et vous avez raison, Monsieur le Président, d’écrire : « Oui ! Je suis conscient de cette humiliation dans laquelle reste plongées aujourd’hui l’image de notre pays et la mienne. » Comparés ces passages à ses déclarations du 06 avril dernier, il y a un problème qui se pose. Si en août 2013 l’Archevêque de Cotonou dénonce une situation critique qui met en cause le Pouvoir de Yayi Boni, on doit lui demander ce qui a changé depuis ce temps. Les crises s’accumulent et ternissent davantage l’image du pays. Le chef de l’Etat fait ses faux semblants en rencontrant, Bruno Amoussou, les syndicalistes, et déjà le président de la Conférence épiscopale se dit comblé. Une question au prélat. Où en est-on aujourd’hui ? Est-ce que le chef de l’Etat a véritablement voulu que le dialogue s’installe ? En demandant, pardon aux syndicalistes, n’a-t-il pas montré que ce sont eux qui constituent l’obstacle à la résolution de la crise sociale ? Tous nous savons que le bras de fer entre les partenaires sociaux et le gouvernement est le résultat d’un manque d’écoute et de dialogue fécond entre les deux parties. On s’attendait à ce que Mgr Antoine Ganyé les invite sur le chemin de ce dialogue en priant le président de la République de faire preuve d’humilité et d’ouverture franche pour régler les situations difficiles. Mais, personne n’a eu de réponse à une telle préoccupation. Sa dernière intervention en date n’a rien à voir avec ses messages des 15 et 28 août 2013. La situation qu’il dénonçait, s’est même empirée. Mais lui son discours a changé. Cela couvre de honte l’Eglise catholique. Sa prise de position fait surgir de nombreuses réactions, les unes aussi virulentes que les autres.

Un homme clef de Yayi

Les expressions de Mgr Antoine Ganyé et les prises de positions antérieures de l’Eglise s’entrecroisent aujourd’hui et illustrent l’existence des distorsions au sein du Clergé. Il y a comme un malaise qui vient de se produire, une sorte de tempête qui soumet l’Eglise à de vives critiques. Les maladresses et les erreurs de l’Archevêque de Cotonou ont donc plongé l’Eglise catholique dans une situation inhabituelle et regrettable. L’autre erreur qu’a commise le prélat était de relever que le chef de l’Etat mérite félicitation et encouragement en matière de fourniture d’eau et d’électricité. Il a remercié Yayi Boni pour ce qu’il fait pour l’eau à boire. « …Merci pour tout ce que vous faites pour les routes, pour l’eau à boire ; ah l’eau à boire. Il faut boire pour vivre. Quand il n’y a pas d’eau, il n’y a pas la vie. Vous l’avez compris Monsieur le président et vous faites tout votre effort pour cela. Merci pour la lumière, la lumière ; les délestages sont rebelles mais vous essayez quand même de faire de votre mieux, de courir. Vous prenez vos propres jambes pour courir et rencontrer vos amis pour que la lumière soit chose effective… ». Le prélat est vraiment déconnecté en tenant ces genres de propos. Même les abrutis du Pouvoir ne peuvent se permettre de jeter de telles fleurs au président de la République. Car, ils vivent comme tous les autres Béninois dans le noir et doivent se plier en quatre pour trouver de l’eau. Pour avoir l’eau en permanence chez soi, il faut acheter les « pure water », dont la qualité et l’hygiène ne sont pas un pari gagné. Mais comment comprendre que dans les ménages, les cafés, les bars, les bistrots, les services, les ateliers, les rues ce soit du noir ? Le prélat n’est pas dans le pays. Même sur les paroisses, le phénomène perturbe la célébration des cultes. Aujourd’hui, si vous ne voulez pas mourir de faim ou voir votre activité chuter, il faut débourser pour s’acheter un groupe électrogène. Qu’a fait alors Yayi Boni pour mériter tant de « merci » ? Si Mgr Antoine Ganyè doit être sincère, il lui dira que le délestage s’est aggravé malgré d’importants investissements consentis à la question. Si le Prélat était pressé par le devoir de vérité, il devra lâcher devant Yayi Boni que mieux vaux apprendre à pêcher que d’offrir du poisson à son ami. Allusion faite à cette portion de phrase de l’Archevêque « Vous prenez vos propres jambes pour courir et rencontrer vos amis pour que la lumière soit chose effective ». C’est-à-dire qu’il encourage Yayi Boni à se rendre chez les voisins comme le Ghana et le Nigeria pour mendier l’électricité. Et pourtant, la lumière se fait rare aujourd’hui dans le pays. Mais le Prélat n’est pas de cet avis. Plus que quiconque au sein de la Conférence épiscopale, Mgr Antoine Ganyè est considéré comme faisant partie des hommes clefs du président de la République.

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