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Il fut pendant plus d’un demi-siècle, un des mâles dominants, de la jungle politique nationale. Et conformément à ce statut, le ‘’renard de Djakotomey » a su marquer son territoire. A la veille de la Révolution marxiste du 26 octobre 1972, il était déjà l’un des « quatre gombophiles », aux dîners offerts par Barnabé Bidouzo. Avec autour de la table et du gombo, un certain... capitaine Michel Aikpé. Jeune directeur de la Société nationale pour développement rural, (Sonader), ce militant né, s’inquiétait déjà du devenir de son pays, dans un contexte d’instabilité, au sommet de l’Etat. Il ne fût donc pas surpris, par le coup d’Etat militaire, qui mit fin au régime du « monstre à trois têtes ». Il a ensuite suivi de près, les tâtonnements, les intrigues, les conciliabules nocturnes des nouveaux maîtres du pays, et de leurs alliés ‘’Ligueurs’’. Ceux-là même qui l’ont nommé, presque contre sa volonté, directeur de la Société Dahoméenne des Banques, future Banque Commerciale du Bénin (BCB).Marquant le début d’un destin... En effet, à l’avènement du Renouveau démocratique, il portera comme une croix, ce rôle d’ancien dirigeant de la BCB, alors en faillite. Une carrière de l’agronome à la banque, qui s’acheva dans des conditions rocambolesques. La Banque, la Politique et Bruno Amoussou, ce fût tout une histoire... Plutôt savoureuse, et à rebondissements dans son livre ! En dépit de tout, le renard, plusieurs fois candidat malheureux aux élections présidentielles, a été l’un des acteurs majeurs, de la scène politique nationale. Comme leader politique incontestable de son Mono-Couffo natal ; comme opposant à Nicéphore Soglo ; comme Président de l’Assemblée nationale ; comme tout puissant ministre d’Etat...Avec cerise sur le gâteau, un mémorable ‘’match amical’’ en 2001, contre Mathieu Kérékou, aux élections présidentielles ! A l’actif du renard, cette passion de la chasse en bande, ou en meute. Elle se traduit par son obsession pour des alliances politiques. Il fût à la naissance, entre autres, de l’ADEMA, de l’UN, de l’UP et du BR. Fin politique et stratège, il fut redoutable comme opposant, et efficace comme partisan. Il aura donc marqué de ses griffes, les premiers pas de l’UP. Formant à l’école du combat politique, les jeunes loups politiques, qui l’entourent. Evidemment, comme dans les savanes africaines, les mâles dominants, n’ont pas pour destin, d’être éternels. Ils finissent toujours par perdre leur leadership, au profit de jeunes effrontés, aux dents acérés. Depuis samedi dernier donc, le vieux renard a tiré sa révérence. De sa propre volonté, ou contraint à l’abandon ? Il pourra toujours renvoyer, avec son sourire si malicieux, à cette sentence tirée de la « Mort du loup » : « à voir ce que l’on fut sur terre, et ce qu’on laisse, seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse » ite, missa est. Redevenu « spectateur joyeux », on attendra désormais avec impatience, les « Mémoires du Renard ».On espère qu’il n’y fera pas, « économie de vérité ».
Tafè