mardi, 16 avril 2024 -

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La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent




Cette assertion quasiment devenue une maxime inspire de tenter un parallèle entre l’état d’esprit d’Albert Camus au moment où, en abordant les années cinquante, il rédigeait l’essai d’histoire et de morale "L’Homme révolté", et celui du candidat Patrice Talon à la présidentielle en 2016. Cet ouvrage paru en 1951 comme le support pour fonder métaphysiquement la révolte qui symbolise, pour le philosophe, la vie, avait été rédigé, de mon point de vue, dans les mêmes dispositions d’esprit que celles qui avaient suggéré la conquête du pouvoir d’État par Patrice Talon. En effet, comme le prix Nobel de littérature, le fringant homme fort du palais de la Marina a dû distinguer la révolte, qu’il considère comme un refus positif de la Révolution qui, perdant de vue sa révolte initiale, avait sacrifié le réel au profit de l’idéologie absolue laquelle, sous couvert de transformer le monde, mena à l’impasse.

En succédant à la Révolution au Bénin, le Renouveau démocratique avait semblé, un moment, faire éclore les idées en libérant d’abord la parole, mais il nous en avait si rapidement enfermés dans la démesure au détriment de l’action, qu’il avait fini par amener un nombre important de gens de la classe d’âges de cinquante à soixante ans en 2015 à être des révoltés, tant le développement de notre pays piétine depuis son accession à la souveraineté internationale, et ce, après plusieurs expériences démocratiques. J’attire l’attention, au passage, sur le fait que la plupart de ceux des classes d’âge au-dessus étaient quasiment des résignés.
Avant 2016, il est de notoriété publique que le Bénin sombrait dans l’enlisement politique qui en sclérosait le développement économique et le progrès social. Il a été gouverné, deux décennies et demie durant, par trois chefs d’État dont le dénominateur commun des visions respectives est le maintien coûte que coûte au pouvoir. De ce fait, le populisme et le laisser-aller étaient érigés en mode de gouvernance. Le pays a baigné continuellement dans un désordre indescriptible. Les infrastructures étaient érigées sans un ordre cohérent de priorité, mais plutôt dans un souci partisan et clientéliste. Tout allait à vau-l’eau, et la cohésion sociale était déchirée. La mal gouvernance avait atteint son paroxysme en 2008 puisque on avait évoqué, pour la première fois dans l’histoire politique de notre pays, la destitution du président de l’Assemblée nationale et de la comparution du président de la République devant la Haute cour de justice pour parjure.
Il eut fallu quelqu’un pour se dresser contre cette condition. Quelqu’un chez qui la patience est inhibée. Quelqu’un en qui la révolte bouillonne, mais pas le ressentiment. Patrice Talon, de la tranche d’âge sus-évoquée est cet homme qui, comme Albert Camus en 1951, disait non en 2015 pour nous proposer de rompre avec cet état de chose qui pouvait conduire au chaos. Mais il refuse sans renoncer, puisqu’il dit oui dès son premier mouvement et c’est de ce pas qu’il aborda le Nouveau départ. Il faut être rien moins qu’un révolté pour s’attaquer à l’ordre établi, et s’acharner contre le clientélisme qui a induit une corruption devenue endémique. Il disposait d’un formidable atout sur ses concurrents et il le savait ; personne en effet ne savait mieux que lui comment on gagne les élections au Bénin, tant il avait, des années durant, passé au peigne fin les linéaments du paysage politique et les caractéristiques psychosociologiques et socioculturelles de chacun des acteurs.

Le Nouveau départ s’illustra d’emblée dans des actions de nature à rendre impopulaire son promoteur, mais celui-ci n’en a que faire. Pour preuve, des audits avaient été réalisés tous azimuts. Plusieurs maires avaient été destitués, certains ont été envoyés en prison, puis d’autres avaient dû s’enfuir. Il sait non seulement où il va, mais aussi comment y aller. Il refuse d’avoir les yeux rivés sur les prochaines consultations électorales, mais, comme un fou furieux, il se résout à foncer vers le progrès. Un progrès qui se conjugue, non pas seulement au futur, mais aussi et surtout au présent. Il ne cherche pas à transformer le monde, mais changer la vie de ses compatriotes et surtout donner des perspectives aux jeunes qui, ne pouvant plus tabler sur les solidarités traditionnelles, n’ont d’autre choix que de se jeter dans le désert, dans la mer et dans des soutes d’avions pour échapper au piège sans fin que constitue leur maintien dans le pays pour se réaliser.

Le vendredi 16 décembre 2016, "Bénin Révélé", Programme d’actions du gouvernement, a été lancé. Les commentaires n’avaient jamais autant insisté sur le caractère ambitieux d’un PAG au Bénin. L’objectif visé est la transformation économique et sociale du Bénin. La première phase du projet asphaltage de 195 km de voiries sur les 646 km du projet global devenu programme émerveille tout le monde. L’objectif est d’améliorer la mobilité et le cadre de vie en facilitant le développement des activités économiques. La première phase prend en compte les neuf principales communes du pays. L’on ne savait pas qu’il était possible de mettre autant de communes en chantier en même temps. Les évêques en sont si contents qu’ils l’avaient fait savoir dans le communiqué final de la dixième session plénière ordinaire de la Conférence épiscopale du Bénin qui s’était tenue du 7 au 10 janvier 2020.

En politique, rompre, c’est proclamer l’insolite et créer les conditions de sa réalisation. L’homme de la rupture avait soumis à ses compatriotes un projet de société qui s’articule essentiellement autour des réformes institutionnelles et politiques, puis sur la restructuration économique. Faire campagne en insistant de ne faire qu’un seul mandat est absolument inédit pour un postulant à la magistrature suprême. Une fois élu, Patrice Talon multiplia des actes et propos accréditant ce dessein. Il avait porté sa crédibilité au clou en proposant à l’Assemblée nationale un projet de loi portant révision de la Constitution qui institue le mandat unique. Par le vote qui avait abouti, le 4 avril 2017, au rejet de sa prise en considération, le débat sur le mandat unique avait été ainsi tué dans l’œuf. Ayant compris que le rejet ne procédait pas d’un déni de l’opportunité du projet, mais plutôt d’une démarche purement politicienne, il prit publiquement la décision de jeter le manche après la cognée au travers de l’émission À bâtons rompus dont il avait été l’invité le 8 avril 2017.

On lui ouvrait ainsi les portes de la haute politique, et il la franchira vaillamment, convaincu de ce qu’il faut faire sentir son pouvoir et ne considérer aucune absurdité comme obstacle, ce qui avait fait dire à Napoléon Bonaparte, "on gouverne mieux les hommes par leurs vices que par leurs vertus"

Dans la mise en œuvre du PAG, il est de fait que certaines des réformes qu’il a ouvertes, dans son inlassable dévouement sur ce vaste chantier, depuis six ans, portent des fruits. La dématérialisation de plus d’une centaine de services administratifs relève simplement d’une révolution salutaire. Des ouvrages d’assainissement et d’embellissement du cadre de vie en chantier suscitent l’émotion, notamment la libération des domaines publics, l’arrêt de l’érosion côtière et l’aménagement des berges et des espaces verts, puis la construction des marchés urbains modernes. À l’appui de ces grands projets, il y a la gestion moderne des déchets solides ménagers en vue de débarrasser les villes, en l’occurrence et d’abord celles du Grand Nokoué regroupant Porto-Novo, Sèmè-Podji, Cotonou, Abomey-Calavi et Ouidah, des ordures et autres saletés qui en ternissent l’image. Ainsi, depuis trois ans, on circule nettement mieux dans Cotonou à cause de nombreuses voies ouvertes et bitumées. Porto-Novo a été si transformée que les ressortissants caressent le rêve de la voir retrouver très vite ses attributs de capitale.

Pauvre Porto-Novo, capitale martyre, l’éternelle délaissée, tu dois prêter serment, ta région et toi-même, plus spécifiquement Avrankou la généreuse, et tu respecteras fermement celui de te souvenir puis de consigner, à présent, le nom de ton heureux bienfaiteur, Patrice Talon, pour l’avenir !
La dette extérieure, le déficit budgétaire et l’inflation quoiqu’en hausse demeurent dans des limites raisonnables. La croissance enviable de 3,8% en 2020 et passée à 7,2% en 2021 est tirée par le commerce et les projets infrastructurels, surtout dans les transports. En 2021, une centaine d’investisseurs ont été séduits par la double promesse de répondre aux Objectifs du développement durable (ODD) et aux exigences de rentabilité. Au bout d’un considérable travail de planification stratégique et d’établissement d’indices statistiques fiables, le Bénin a pu proposer, en juillet 2021, aux investisseurs, un nouvel euro bond aux contours inédits en Afrique. Cela a permis de de mobiliser un montant de 328 milliards de Fcfa (500 millions d’euros), avec une échéance de remboursement fixée en 2035.

Dans le secteur de l’éducation, de gros efforts d’assainissement ont été enregistrés dans l’enseignement supérieur à travers la régularisation des établissements d’une part, et l’organisation des examens nationaux de licence et master pour crédibiliser les diplômes obtenus par les étudiants, d’autre part. Il y eut une série d’évaluations diagnostiques en vue d’identifier les besoins, de répondre efficacement au problème du manque d’enseignants compétents et au renforcement de capacités dans le primaire et le secondaire. Cela a conduit au recrutement, en 2021, de plus de 27.000 enseignants. Par ailleurs, pour attirer l’enfant vers l’école et l’y maintenir, la cantine scolaire à l’école primaire occupe une place privilégiée dans le système éducatif. Le taux de couverture en cantines scolaires est ainsi passé de 51% en 2021 à 75% en 2022. On prévoit d’atteindre les 100% en 2023.

Il est indécent, voire choquant de constater que des localités manquent encore cruellement d’eau potable. En vue de permettre à tout le monde d’avoir accès à l’eau potable d’ici à 2024, le gouvernement de Patrice Talon a mobilisé près de 500 milliards de francs CFA. Beaucoup de chantiers d’adduction d’eau multi-villages sont en cours dans le pays. En milieu urbain, des travaux sont déjà engagés et montrent qu’il s’agit d’un secteur où la dynamique en cours augure des lendemains meilleurs et les populations des localités où les travaux sont achevés expriment déjà leur reconnaissance au chef de l’État. Conformément aux dispositions du dossier d’appel d’offre en ligne avec la loi sur le partenariat public privé (PPP), les contrats d’affermage du service public de production, de transport et de distribution en eau potable en milieu rural et de l’exécution des travaux connexes de l’histoire du secteur de l’eau potable du Bénin ont été approuvés en Conseil des ministres le 8 juin 2022.

La notation du Bénin avait été rehaussée en février 2021 à B+ avec perspective « stable » malgré la crise sanitaire du Covid-19 selon l’agence de notation financière internationale FITCH. Cette performance atteste de l’audace et de la capacité managériale du président Patrice Talon à assurer au pays une forte résilience face à la pandémie du Covid-19. De même, l’agence internationale de notation financière Standard & Poor’s a attesté que le Bénin a préservé le dynamisme de son économie, affichant un taux de croissance du PIB de 3,8% en 2020, nettement supérieur à la moyenne observée sur le continent, précisant que le Bénin demeure parmi les pays africains bénéficiant de la meilleure notation de crédit, alors que plusieurs pays d’Afrique ont vu leur notation dégradée depuis le début de la crise sanitaire.
En marge des pesanteurs notées au niveau central, la mise en œuvre, depuis février 2003, de la décentralisation n’a pas donné les résultats escomptés. Si depuis avril 2016, la rationalisation de la gouvernance au niveau central est actée, force est de constater qu’au niveau de la gouvernance locale, nous trainons de nombreux handicaps. C’est pour cela que le gouvernement a décidé d’initier un projet ambitieux de la gouvernance locale. Il s’agit de donner un nouvel élan au secteur de la Décentralisation en créant des conditions susceptibles de permettre à nos collectivités territoriales de devenir des espaces d’épanouissement du citoyen qui favorisent l’expression de son génie, puis lui assurent l’accès à tous les services sociaux de base. La mise en œuvre de la réforme structurelle du secteur de la Décentralisation promet de booster le développement global du pays.

Il ne s’agit pas de faire ici le bilan des actions du président Patrice Talon, mais de donner des éléments qui mettent en exergue son originalité par rapport à ses prédécesseurs et justifient qu’il incarne l’homme révolté d’Albert Camus. Il appert que son état d’esprit révèle, comme l’a prétendu cet écrivain vers la fin de son essai, que la révolte ne peut se passer d’un étrange amour, qu’elle est même amour et fécondité, et que la vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent. En effet, la vraie générosité envers l’avenir, c’est de se donner entièrement, sans calcul ni arrière-pensée, mais avec réalisme et lucidité. Se donner pour ceux que l’on aime, sans attendre que les conditions optimales soient en place. Et pour se donner, sans attendre, c’est, sans conteste, dans le présent que cela se joue. Le présent, la base possible de nos réalisations, et ce qui est pensé en ce moment, même s’il peut être revu et corrigé demain, ce présent est notre seule certitude, éphémère et magique à la fois.
Pour finir, il me plait d’affirmer sans réserve que le président Patrice Talon qui, partout et tout le temps, affiche un courage, un volontarisme et une confiance remarquables, voudrait, par son passage à la tête de notre pays, peser dans son histoire politique, par des actes d’une ampleur telle que s’ils impactent bien le présent, permettent surtout, pour ceux qui les comprennent, d’envisager l’avenir avec sérénité.

​​​​​​​​Ismaël Kaffo, essayiste sociopolitique

www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel

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