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Face à la presse ce jeudi 8 février 2024, le Chef de l’Etat Patrice Talon s’est prononcé sur la question de la révision de la Constitution béninoise qui alimente des doutes sur un 3e mandat.
« Désormais on soupçonne tout le monde (les présidents africains, ndlr) à la fin du 2e mandat de chercher les voies et moyens pour contourner les dispositions constitutionnelles », a relevé le Chef de l’Etat, Patrice Talon. Selon lui, cette question est réglée au Bénin depuis la dernière modification de la Constitution en 2019 à son initiative. « Nous avons précisé dans la Constitution que nul ne peut de sa vie exercer plus de deux mandats. Que la constitution soit nouvelle, qu’il s’agisse d’une nouvelle République, qu’il s’agisse de quoi que ce soit, aucun vivant au Bénin ne peut faire plus de deux mandats en qualité de président de la République », a-t-il déclaré. Pour Patrice Talon, ce sont les « acteurs politiques qui agitent cela (le débat de 3e mandat, ndlr) juste pour se donner une raison d’exister, pour créer de la polémique, pour animer le débat politique avec un sujet qui en fait n’en est pas un ».
Le sujet sur la révision de la constitution intervient après une décision de la Cour constitutionnelle relative à la relecture du code électoral. Par décision en date du 4 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a invité l’Assemblée nationale à modifier le code électoral pour, d’une part, rétablir l’égalité du pouvoir de parrainer à l’égard de tous les maires et, d’autre part, rendre conformes à l’article 49 de la Constitution les dispositions de l’article 142 alinéa 6 de la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral.
Le député du Bloc républicaine Assan Séibou a introduit une proposition de loi portant révision de la Constitution au parlement le 26 janvier dernier.
« J’ai lu la proposition de loi en question et je n’ai pas vu dans sa proposition de loi qu’il souhaite qu’on extirpe, qu’on sorte de la constitution cette phrase là que nul ne peut de sa vie exercer plus de deux mandats, de sa vie, qu’il s’agisse d’une nouvelle constitution ou non », a confié le Chef de l’Etat. Tant que cette phrase demeure dans la Constitution, poursuit-il, il n’y a aucune raison qu’on me soupçonne de vouloir faire comme tout le monde, comme ça se passe ailleurs.
Patrice Talon soutient qu’aucun Béninois de son vivant ne pourra enlever cette phrase de la Constitution. « Est-ce qu’à l’occasion de l’examen d’une retouche technique, les uns et les autres, ne seraient pas tentés d’enlever cette phrase-là ? Je crois que personne au Bénin ne pourra le faire, personne au Bénin. Il n’y a pas un Béninois qui veuille bien que cela se passe, personne, à commencer par moi-même », a-t-il affirmé.
Ce que souhaite Patrice Talon
Le Chef de l’Etat est également contre le fait de toucher à la Constitution pour régler le dysfonctionnement constaté dans le cadre de l’élection présidentielle d’avril 2026 relatif aux parrainages. « Je ne veux pas qu’on touche à une virgule de la Constitution. Il ne faut pas le faire. Et je l’ai dit déjà aux députés qui se réclament de mon bord (Bloc Républicain et Union Progression- Le Renouveau », a-t-il confié. Patrice Talon souhaite que les tous les partis s’entendent pour modifier le code électoral. « Que les modifications à faire soient conformes à l’esprit de la Constitution et à l’éthique. C’est mon souhait », a-t-il ajouté.
Selon les dispositions actuelles, les élections couplées législatives et communales sont organisées le deuxième dimanche du mois de janvier de l’année électorale soit le dimanche 11 janvier 2026. L’élection du président de la République est organisée le deuxième dimanche du mois d’avril de l’année électorale soit le dimanche 12 avril 2026. Des députés de la 9e législature ne seront plus en mesure de parrainer les candidats à l’élection présidentielle 2026 puisque de nouveaux députés seraient déjà élus le 11 janvier. Les députés élus le 11 janvier ne pourraient être aussi habiletés à parrainer les candidats à la présidentielle de 2026. La clôture du dépôt des dossiers pour l’élection présidentielle est fixée au jeudi 5 février alors que les nouveaux députés ne seront installés que le dimanche 8 février. De même, tous les maires ne seront pas encore installés pour délivrer les parrainages.
Dans la proposition de la loi portant révision de la Constitution introduit au parlement, il est suggéré « la modification de l’article 153-1 alinéa 1 afin que l’élection du duo président de la République et vice-président de la République soit organisée avant celles des députés et des conseillers communaux ».
A.A.A
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