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Il y a quelques jours, monsieur Benoît DATO, ministre chargé des Sports au Bénin a annoncé la fin du format actuel de l’organisation du championnat professionnel de football qui se joue depuis trois saisons à 36 clubs, dès la saison 2025-2026, après une transition d’une saison ( 2024-2025 ).
Nous félicitons le ministre des sports pour cette annonce d’autant que notre conviction sur l’inefficacité de ce format à 36 clubs ayant consacré la disparition de la ligue 2 a été plusieurs fois exprimée et connue. Il y a de quoi se réjouir de cette bonne nouvelle.
Il y a plusieurs raisons à cela :
1- Le Bénin n’a pas inventé le football et aucun pays au monde ne joue un championnat de football à plus de 20 clubs. En Afrique et dans la région ouest africaine la plus part des championnats d’élite se joue à 14, 16 et 18 . Et pourtant les clubs desdits pays sont plus compétitifs que les clubs béninois en compétitions africaines inter-clubs. Le dernier club béninois qui a pu atteindre la phase de groupe d’une compétition africaine inter-clubs est ESAE FC. Et ce fut avant la mise en œuvre du format à 36 clubs. Les Dragons de l’Ouemé avant ESAE FC, avaient atteint les demi-finales de la Coupe d’Afrique des Vainqueurs de Coupe à une époque où le championnat national d’élite au Bénin regroupait 8 clubs. L’efficacité n’est donc pas dans le nombre de participants, mais la qualité des équipes et le talent des joueurs. De cette vérité, personne ne peut nous convaincre du contraire
2- Le format à 36 clubs, ne stimule pas la concurrence entre les équipes du championnat. En dehors des clubs champion et vice-champion qu’il permet de dégager à la fin de chaque saison, cette compétition dans sa forme actuelle, ne présente aucun autre intérêt. À l’issue des Plays Offs qui se jouent à 16 clubs , après la phase de zones dénommée LIGUE PRO ( 4 zones de 9 clubs qui dégagent chacune les 4 premiers) aucune équipe ne descend en division. Seule la LIGUE PRO SUITE permet la descente de deux équipes en Ligue 3. Au final le format à 36 clubs ne stimule véritablement pas la concurrence.
3- Contrairement au format classique et universel, de division 1 et 2, le championnat à 36 clubs favorise le nivellement par le bas des talents. En effet, au terme du règlement de la compétition chaque équipe engagée à droit de faire signer 30 joueurs. L’élite étant sensée regrouper les meilleurs, le championnat d’élite de football est présumé regrouper 36 multiplié par 30 meilleurs footballeurs. Ce qui est quasi impossible, le Bénin n’étant pas considéré à tort ou à raison comme un pays de football, son championnat n’est pas attractif, et du point de vue des rémunérations des joueurs et membres des encadrements techniques. Seules la concurrence et les rivalités entre les clubs obligent chaque club à s’attacher les services de joueurs talentueux. Ainsi, à chaque mercato, une course effrénée est engagée à la recherche de footballeurs de plus en plus talentueux par les clubs désireux de conserver leur hégémonie ou d’atteindre les sommets. Ces talents profitent naturellement aux sélections nationales. Avec le format actuel, les clubs se contentent du minimum.
4- Le format à 36 clubs rend le championnat inutilement long et ne permet pas à la LIGUE de disposer du temps pour l’organisation d’autres compétitions devant impliquer les mêmes équipes ( Coupe du Bénin, Coupe de la Ligue, Coupe de l’indépendance ).
Conclusion Le retour au format Ligue 1 et Ligue 2 permettra de corriger les insuffisances énumérées plus haut.
Du coup, le championnat national du football au Bénin dans son organisation va s’arrimer aux standards internationaux.
Actuellement, la tendance est à la réduction du nombre des clubs participants aux championnats professionnels de football à travers le monde ( de 20 clubs à 18 voire à 16 ).
Avec le format Ligue 1 et Ligue 2 , la concurrence sera de mise entre les équipes à travers la lutte pour le titre , pour le maintien et pour la montée .
Le Comité Exécutif de la Fédération Béninoise de Football et la Ligue de Football du Bénin disposeront de temps pour l’organisation d’autres compétitions, à savoir, la Coupe du Bénin, la Coupe de la Ligue , La Coupe de l’indépendance et d’autres activités avec les mêmes clubs.
Les Sélections nationales disposeront plus de temps pour des regroupements..
La concurrence entre les clubs entraînera naturellement la concentration des talents vers l’élite, toute chose qui rendra les clubs vainqueurs du championnat et des autres compétitions statutaires, plus performants et compétitifs. Il faut encourager l’effort par l’attribution de prix aux meilleures équipes, aux joueurs, aux techniciens et aux dirigeants qui se seraient particulièrement illustrés à chaque saison.
Enfin, il faut que ce retour au format classique Ligue 1 et Ligue 2 soit renforcé par des réformes au niveau de la Ligue de Football du Bénin.
Il est inconcevable qu’un championnat de football qui a vocation à se professionnaliser soit regi et organisé par une Ligue amateur sans personnalité juridique , ni autonomie financière organisationnelle.
La Ligue Organe de gestion et d’ organisation du championnat professionnel de football au Bénin devra être elle-même rendue professionnelle avec une personnalité juridique et une autonomie financière et organisationnelle, disposant en son sein des Commissions Indépendantes.
Cette LIGUE , devra doter le championnat professionnel de sponsors officiels pour ses activités, seules les subventions versées par l’État ne peuvent suffire.
Avant le démarrage de chaque saison, tous les clubs ( ligue 1 et Ligue 2) doivent souscrire aux obligations contractuelles contenues dans un cahier des charges. Ainsi, seuls les clubs remplissant les conditions contenues dans ledit cahier des charges participeront au championnat professionnel de football. La complaisance et les légèretés qui sont de mises en la matière et plus généralement , en matière de respect des textes, sont contre productives pour la qualité de la compétition.
Vivement que ce retour au format classique contribue à rendre le championnat professionnel de football béninois plus attractif avec des équipes compétitives.
Appolinaire DASSI Magistrat Conseiller à la Cour d’Appel de COTONOU
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